Samaké Ba Samba

Hommage à Nelson Mandéla (+ Vidéo)

Nelson Mandela… Plus qu’une Voix… ! J’ai tenté d’écrire un hommage, les mains sur le clavier je suis resté figé devant l’écran pendant une trentaine de minutes. Pas un mot, même pas une lettre, juste le curseur de début de texte sur mon éditeur. Non cette fois les mots ne manquaient pas, ils étaient juste submergés de maux… Oui je me sentais mal, confus je dirai, sentiment mitigé, je ne saurai dire entre regret et manque. Le regret de n’avoir pas pu lui serrer la main de son vivant (rêve de gamin) et le manque, pas de la personne, mais de ce rêve qui animait mon envie de voyager, de suivre ces pas qui me mèneront à lui, pour enfin lui dire:

« Papa Madiba, tu es plus qu’une Voix pour l’Afrique, tu es une VOIE pour la Jeunesse dans le Monde. »


Chronique du Plaisir Africain: Culture vs Industrie

Pourquoi vouloir nous priver de certaines de nos valeurs, de nos coutumes ou de nos habitudes aussi « africains » ou aussi précaires qu’elles peuvent être ? Et tout cela sous l’optique dite du « Modernisme », qui jusque-là reste nébuleux dans sa définition ou la vision qui lui est attribuée… Oui c’est par cette question que je commence.

On a l’habitude d’étiqueter les NAARS (Les arabes) de « racistes » sauf qu’au fond, ce n’est pas qu’ils s’attachent trop à leur CULTURE mais ils en CONNAISSENT la vraie valeur en un point qu’ils en sont jaloux et ne manquent pas de le démontrer même dans leurs faits et gestes les plus téméraires. Pour servir d’illustration on peut citer l’exemple du THE (Ataaya). Prendre le thé dans la pure manière traditionnelle parce qu’au fond c’est dans la manière « tradi » où se trouve tout le plaisir… c’est-à-dire prendre tout son temps dans la préparation et la cuisson, imbiber les narines avec l’odeur agréable du « Warga » (Thé en poudre) qui jaillit du fourneau, une manière d’appréhender l’envie et d’animer un peu ses glandes salivaires… Que du bonheur. (Les Vrais savent… ;)  )

Avouez… cela fait longtemps que vous ne savourez plus le thé dans ces conditions. Si ce n’est pas une machine à café (ou à thé) c’est du thé déjà fait, vendu le long des ruelles de la ville, dans quelques gargottes, que vous consommez au quotidien et surtout le plus désagréable à la hâte. Certes l’étranger (que je me permettrai de nommer le « commercial ») peut se le permettre car il ne connait aucune de ces genres de notion ou de valeur. Lui, tout ce qui l’intéresse c’est le gout « aphrodisiaque » qu’il tâte sur sa langue et sur lequel il fera valoir SON PRIX. (Ah oui, il ne déguste pas lui, IL VEND…)

Beaucoup plus illustratif: quand il (l’étranger) se permet de nous appréhender en achetant et en commercialisant notre fameux « Guerté Thiaaf » (arachides grillés) pour après nous le revendre à un prix nettement supérieur voire DOUBLE… (ECHANGE INEGAL) Et par dessus le marché, c’est avec chagrin que je regarde cette génération téléguidée s’acharner sur ce genre produit mis en vente sur les rayons des supermarchés, dont ils oublient même parfois l’origine.

Mais comme dit l’adage « la caque sent toujours le Hareng », ce genre de produit ne peut être comparé à notre fameux « Guerté-Thiaaf ». Parce qu’avant tout, aussi moderne que peuvent être ces arachides empaquetés, il y a certains plaisirs que la machine ne saurait restituer. Le fait d’acheter ces pots d’arachides, de les griller dans la chaleur du sable. Le fait de les tamiser afin de les rendre secs et enlever le restant de sable qui s’y colle…(puuurrrement sénégalais!!!)

Maintenant passons à la dégustation avec son odeur aphrodisiaque, servi tout chaud sur un bocal ou vendu à tout coin de rue dans des sachets. Bien installé, on prend le plaisir de casser le « khotou guerté » afin de pouvoir savourer cette graine qui nous fait tant saliver. Tout ceci en prenant tout notre temps en choisissant la meilleure graine, en la décortiquant, chacun avec sa manière de Pro ou de débutant… va savoir.

Maintenant arrive le moment le plus passionnant, lorsqu’on fouine avec les doigts, l’index plongé dans un désordre organisé d’arachides consommés et non-consommés, à la recherche des dernières graines qui nous font tant salivées avec des claquements de langues, qui à leur tour donnent espoir à un ou deux graines à grignoter… Et quand la perle rare fait surface, on est comme le capitaine crochet quand il a découvert le diamant au fond de l’eau or il ne sait pas que la mâle au trésor et juste à coté (comprenez, un autre sachet ou bocal d’arachide. :D  )

Voila un aspect dépeint des habitudes qui resteront A JAMAIS purement africain.

[… Dans mes maigres pensées]

 

CultureVSindustrie


Si je devais postfacer: « Ker Saint-Joseph, Rue 61×52 Gueule Tapée »

Si je devais postfacer: « Ker Saint-Joseph, Rue 61×52 Gueule Tapée »… 

"Ker Saint-Joseph, 61x52 Gueule Tapée"

Page 239… Ainsi donc je termine un ouvrage qui m’a appris ce que les 10 ans d’études primaires et collégiennes ne m’ont « JAMAIS » enseigné : D’OÙ JE VIENS… L’HISTOIRE DE MON PEUPLE narrée dans les pures traditions et cultures qui sont miennes, ce qui la rend encore plus authentique. Mon peuple ? non je ne parle pas du Sénégal, pas du Mali, ni du Gabon encore moins de la Cote d’Ivoire etc… Juste l’AFRIQUE, ainsi je définis mon peuple.

J’ai bien mis en exergue JAMAIS avec des guillemets pour ceux qui jugeraient ce terme un tant soit peu outré. A ceux là, je répondrai en disant que même s’il y a bien des choses que les pensionnats privés m’ont appris sur mon peuple, ce n’était que non seulement l’infime partie visible de l’iceberg mais aussi iceberg que l’artiste colonisateur a pris le temps de sculpter à sa guise avec ses dévoués artisans « ressortissants francais » (noirs de peau mais plus blanc que le blanc)…

… Mais bon bref, ceci n’est point un post rebelle, un texte d’indexation ou une fougue d’un émancipé par la lecture. Juste une manière de notifier que ce que m’a enseigné l’école sur mon peuple pourrait paraître tel un conte bleu face à ce que ce j’ai pu lire dans cet ouvrage de 239 pages.

D’une manière inductive l’histoire nous envoie dans les transes d’une âme sérére qui relate ses visions à travers les yeux d’un enfant traversant les âges, le temps, l’histoire mais s’axant toujours sur la même civilisation. Un enfant, pourquoi un enfant ? Personnage important, tranche d’âge nullement vaine, parce que c’est dans les yeux d’un enfant que se conte la VRAIE histoire d’un peuple, d’une famille, d’un homme. L’enfant n’a pas de parti pris, son jugement n’est aucunement influencé par des raisonnements dits « adultes » trempés de mensonges ou de « rafétal » (belles paroles/euphémisme), non l’enfant ne relate que ce qu’il voit, ce qu’il vit, ce qu’il ressent.

Certes il relate l’histoire de sa famille sous forme de récit, mais il sera facile de s’y mirer ou du moins d’y lire l’accoutumance sénégalaise pré et post-colonial parce que comme dit plus haut, c’est d’une manière inductive que l’histoire nous est contée passant d’une maison à la Rue 61×52 Gueule Tapée à tout un pays, dépassant les frontières et recollant les morceaux du découpage territorial causé par la colonisation.

Oui dans cet ouvrage, nous voyagerons dans le temps et dans l’espace à la découverte de la guinée, du mali… Nous voyagerons à coté de leurs personnalités politiques, religieuses ou simplement historiques à l’aube de l’indépendance. Non, ne vous emballez pas encore, je ne parle pas de ceux à qui l’histoire a déjà rendu hommage, je parle bien plus de ceux qui ont été à l’origine ou qui ont participés dans d’importantes décisions scellant ou influant le sort de l’Afrique Noir, je parle de ceux que l’histoire connu du grand public a oublié.

Jusque là je ne parle que d’un point de vue politico-historique (point qui m’a le plus marqué j’avoue) mais je terminerai par le début du récit, début de l’induction donc des coutumes et traditions plus familières, allant des castes ethniques qui faisaient rage à cette époque, à l’avènement et l’adoption des religions révélées, passant par le déclin des civilisations royales. Ce qu’étaient les griots d’avant et d’après l’indépendance, mutation beaucoup plus influencée par la mort de l’empire, du royaume… Une belle et véridique description des clivages qui ont constitués l’histoire du peuple sénégalais ou dois-je me recorriger, du peuple africain.

Bref, j’ai lu « Ker Saint-Joseph, Rue 61×52 Gueule Tapée…

Dans mes maigres pensées » 🙂


Entre crise, croyances et conséquences écologiques

« Entre crise, croyance et conséquence écologique » relate sous forme de récit les conséquences d’une crise entre des risques de dégradation écologiques et des phénomènes tabous depuis des décennies sous une certaine croyance et culture sociale.

Crise - Pénurie d'eau
Crise – Pénurie d’eau

Il était 18 heures, comme dans mes habitudes, je me promenais à la plage, histoire de diminuer le stress d’une dure journée de travail et de profiter du coucher de soleil pour m’adonner à mon hobby : la photographie. Sacoche en bandoulière, je m’en allai vers une routine quasi journalière, du moins c’est ce que je croyais avant d’arriver sur les lieux.

A une cinquantaine de mètres des lieux, tout semblait normal, la berge était remplie de personnes. Sur la route les gens affluaient de partout, pour la plupart, munis soit d’un seau ou d’un bidon d’eau vide. Le fait en tant que tel n’est pas inhabituel, bien des gens ont l’habitude de puiser de l’eau de mer pour diverses utilités. J’étais beaucoup plus intrigué par le nombre de jeunes avec des bidons ou seaux vides. Ce nombre ne cessait d’augmenter au fur et à mesure que je m’approchais de la plage. Mon étonnement devenait plus grand et je commençais à me poser des questions qui m’amenèrent à l’unique hypothèse logique dans le temps et l’espace :  » La crise de la pénurie d’eau « . Mais, attendez… Pénurie ? Plage ? Eau ? Mer ? … Finalement, cette hypothèse a fait simultanément surgir de multitudes interrogations dans ma tête. Cette crise de pénurie d’eau en est-elle à ce point ? Le ras-le-bol pousserait-il la population à boire de l’eau de mer ? Bref, il faut que je trouve réponse à toutes ces questions et quelque chose me dit que sur les lieux j’aurai le sésame que je cherche.

Je pointe enfin le bout du nez à la plage, et là le décor est tout autre, au premier coup d’oeil il est facile de se croire dans un pays en guerre où le peuple n’avait qu’une seule issue de secours : fuir par la mer. L’affluence sur la plage était tout simplement HAO (comprenez hors activité ordinaire). En réalité cette masse de personnes que je voyais sur la berge à 50 m ne s’affairait pas à des activités ludiques dans l’eau, mais elle formait des groupuscules de personnes en cercle autour d’un mystère qui ne disait pas encore son nom de là où je l’observais. En m’approchant encore un peu sur la berge je remarque que tout le long de la plage c’était le même décor : des gens formant un cercle autour d’un trou, oui je suis sûr dorénavant que c’est un trou, le mystère décline son nom peu à peu. Mais quel est le lien avec cette affluence de jeunes avec des seaux/bidons d’eau vides ? J’avance vers les groupuscules autour des cercles avec le réflexe de mettre en marche mon appareil photo, le flash éteint pour ne pas attirer l’attention. D’ailleurs certains se sont écartés quand ils m’ont vu arriver me donnant ainsi l’occasion de donner un nom à ce mystère qui formait le point d’interrogation des mes questions : ce trou autour duquel les gens affluent est un puits ! Aussi invraisemblable que ça puisse paraître :   » un puits artificiel d’eau douce « . D’après le jeune, c’est une pratique ancienne, à moins de 5 m de la mer et à moins de 3 m de profondeur se trouvait de l’eau douce, alors face à cette crise de pénurie d’eau, ils ont creusé tout le long de la plage pour faire sortir cette eau douce qu’ils protègent en lui créant un conduit soit avec des empilements de pneus, soit par des tonneaux dont le fond est complètement découpé. Ainsi ils fabriquent une sorte de points d’eau pour apporter une solution à cette pénurie d’eau et soulager les populations des quartiers aux alentours.

Comme on dit, une réponse suscite toujours une autre question.  De l’eau douce à la plage (à moins de 5 m de la mer) ?. Quand le puisatier a prononcé les mots « EAU DOUCE » il a vu un sentiment douteux dans mon regard, alors il s’abaissa, pris une tasse remplie de cette eau et la bu entièrement avant de me dire : « tu veux en goûter ? » (comprenez « ne me prends pas pour un menteur »). Pour ne pas le vexer et par curiosité, j »y ai gouté et ma première réaction a été : je vais aussitôt écrire à ce sujet.  Oui je confirme, c’est bien de l’eau douce, pas salée, alors là pas du tout.  ? Mais la réponse du puisatier na pas été neutre ,elle s’est  est apparentée à une certaine croyance religieuse. Si certains en faisaient un fonds de commerce à raison de 50 F Cfa les 10 litres, d’autres refusaient ou évitaient de la vendre, croyant fermement que cette eau est une gratification de leur guide religieux.  A part ce rattachement religieux, aucune explication naturelle ou scientifique (jusqu’à ce jour) n’a été recueillie sur ce sujet. Il est vrai que les mentalités ne sont pas très évoluées dans ce sens. Ce que je veux dire par là, c’est que chercher à trouver une explication rationnelle ou scientifique serait comme essayer de démentir ou démystifier le mystère religieux autour de ce fait, ce qui serait considéré comme une offense par fidèles croyants. Je ne saurais vraiment dire si c’est la cause du manque de recherche sur ce sujet, mais ce que je sais c’est que nous vivons dans un pays où le taux de croyance fanatique n’est pas des plus faibles, avec un peuple qui préfère être émerveillé que d’être éveillé.  Bref, le mystère reste entier.

Cependant, cela doit-il nous empêcher aussi de protéger l’environnement, l’écologie doit-elle en pâtir pour autant ? Moi je dis non, des recherches peuvent être menées et ceci hors cadre de toute croyance ou appartenance religieuse, sans pour autant offenser qui que ce soit, pour éviter tout risque de dégradation écologique. Quels sont ces risques ? Tout d’abord chercher à savoir d’où vient cette eau afin de s’assurer de sa propreté. Ensuite, chercher à savoir s’il n’y a pas d’autres impacts écologiques comme l’avancée de la mer (en continuant à creuser le sable fin de la plage), le tarissement de la nappe phréatique (en cherchant d’abord si cette eau n’est affiliée à aucune nappe d’eau souterraine, les avis d’experts sont les bienvenus) ou dégradation du sol sur les sites balnéaires. Enfin, protéger le patrimoine touristique. C’est vrai, face à une certaine nécessité en besoins primaires, l’esthétique ne compte plus aux yeux de la population. Par contre reste à savoir si au lendemain de cette crise de pénurie d’eau, les riverains n’en feront pas une habitude malsaine, celle de creuser le long des plages à la quête d’eau douce. Ainsi, par la suite transformer ces sites balnéaires  en une catastrophe tropicale.

Partout dans le monde l’attachement à certaines croyances a toujours rendu tabou certains sujets de développement ou a constitué un blocage à l’essor d’un pays. Mais il existe toujours un  moyen de mettre un pays sur les voies du développement tout en respectant les coutumes et cultures d’une nation… « On dit » même que c’est la base de tout développement d’un pays.

 

Puisatier
Puisatier
Empilements de Pneus
Empilements de Pneus